» RUN DANS UN ENDROIT SYMPA «
“Avec de la mémoire, on se tire de tout” disait Alfred de Musset. J’imagine que c’est dans cet esprit que les membres du bureau m’ont désigné volontaire pour la rédaction de ce compte rendu, ce soir. Ouch. Savaient-ils qu’avant 3 cafés le matin, cette aptitude à mémoriser n’est que très limitée chez moi ? Pas de chance, je n’en avais bu qu’un avant le départ, juste assez pour être capable de rester dans le convoi sans rater un virage… Un seul café. Si j’avais su ! Peu importe, la mission de rédacteur m’incombe, je vais donc vous narrer le run tel que je m’en souviens.
En ce beau dimanche de mai-vrier, nous avons entrepris le 1er run de la saison, enfin, je crois (je sais pas vous mais moi depuis la free night je dors beaucoup le dimanche, jusqu’à 14h du matin parfois). En tous cas, c’est à peu près la fin de l’hiver, donc le début d’une belle saison. La rigueur étant de mise (elle caractérise notre mouvance non ?), nous nous sommes imposés un départ à “pas trop tard” du matin. Un certain nombre de bikers s’étaient levé plus tôt, mais pour les Libournais (1h de sommeil en rab’ ça ne se refuse pas) le point de RDV étant presque au MacDo de Libourne. Après une attente indéterminée sous les arches d’or, nous avons été rejoints par un safety barbu (je ne sais plus qui et comme il ne m’a pas demandé de sous, je ne suis pas certain que ce soit le Grinch). Ce motard plutôt sympathique nous a expliqué que le reste de la troupe était plus loin, vers le nord (ou le sud, je sais plus). Après quelques tours de roues, nous avons rejoint l’immense cortège de plusieurs dizaines ou centaines de mètres (allez savoir), avec cette dizaine, non, cette vingtaine, euh, peut-être même plus, de rutilantes mécaniques (au son, j’ai pense que c’étaient des twins). Et là, la magie démarre…
Bon, comme j’étais pas encore réveillé, je n’étais pas en état de prendre une photo, alors voici
ci-dessus une photo trouvée sur le net qui ressemble à peu près à ce qu’on a vécu, dans un esprit d’illustration vous voyez ?
Une ligne droite, des ronds points, d’autres lignes droites, des panneaux de villages que je n’ai pas eu le temps de lire, bref nous avons fait un nombre de kilomètres important, mais pas trop, avant d’arriver à la ville de Cyrano… ou de Bergerac, enfin c’était un nom qui sonnait théâtral.
Là je me dis, “ça y est Zippo, la caféine n’est pas loin, on va se trouver un troquet”. Que nenni. Après plusieurs dizaines de minutes à parcourir la ville déserte, j’allais me rabattre sur un éclair au café (à défaut de mieux) en voyant une boulangerie, seul commerce survivant de cette bourgade à l’architecture étonnante. Et puis là, un mec très souriant avec une patch brodé “road captain Némo” (si je me souviens bien) me tape dans le dos et me dit une phrase avec le mot “café” dedans. Sauvé ! J’ai rassemblé ce qui me restait de neurones actifs pour le suivre dans le seul bar ouvert ce dimanche matin. Tout le monde y est déjà, une bonne âme me tend une tasse. Ouf, ça va un peu mieux. On redémarre.
Je me suis aperçu qu’il y avait une blonde avec une moto à trois roues dans le convoi, l’esprit encore embrumé, je ne la reconnais pas, ça doit être un nouveau padawan. Direction le nord (ou le sud, je sais plus), et là, de l’asphalte, des rond-points, de la verdure à droite et à gauche, des maisons, des champs, des mecs avec des gilets oranges qui nous dépassent à toute blinde (j’ai trouvé ça limite d’ailleurs, ils nous ont dépassés plusieurs fois, ils devaient avoir un piètre sens de l’orientation).
Bref, il y avait du paysage, je crois même avoir traversé un pont sympa fait avec des cailloux et de l’eau en dessous. Et voilà, on est déjà arrivé au resto.
Je sors mon Iphone pour voir quelle heure il est (et éteindre mon réveil), et là des gens en face de moi s’arrêtent de bouger et me sourient longuement, jusqu’à ce que je comprenne qu’ils croyaient que je les photographiais. Je n’ai pas voulu les vexer, ils habitent peut-être près de chez moi, j’ai pris une photo.
Après je me suis dit que c’était une bonne idée de prendre une photo de groupe.
Bon, le temps que je cadre, ils étaient déjà tous partis. Dommage, ça aurait fait une belle photo de groupe. J’ai pris la photo quand même (et là je viens de rajouter des gens à côté, comme l’aurait fait le Tché, mais moi je ne maîtrise pas photoshop, alors faites preuve d’imagination svp)…
Ce resto, c’était un chouette endroit avec un nom d’arbre. On y a rencontré un mec sympa au bar avec 2 demoiselles qui servaient des kirs et des bières (j’aurais dû boire un café). On a bronzé quelques minutes sur la terrasse, puis on est passé à table. Un bout de pâté, une soupe blanche, et une assiette de patates plus tard, j’ai compris qu’il était midi passé. Ce petit déjeuner dominical tout à fait classique c’était ce qu’il me fallait, d’autant plus que Némo nous avait réservé une énorme surprise : avec un sens du timing impeccable, il nous a délectés d’une symphonie d’ACDC au clavecin. Un truc génial pour se réveiller en douceur, en mangeant un bout de brie et en parlant mode avec mes voisins de table.
Et là il s’est passé un truc de fou. Tous les members étaient partis quelque part, dehors j’imagine, et l’une des 2 demoiselles du bar a débarqué avec des soupières de mousse au chocolat. Oui, des soupières. 4 soupières, et juste 4 personnes dans le resto. J’ai pris les gourmands en flag.
Plus on mangeait, plus on buvait, plus il faisait beau dehors, et ça c’est bien. Il devait faire au moins une température agréable.
En passant une tête dehors pour boire enfin mon 3e café, j’ai constaté que finalement c’était pas si bien comme run. Déjà, tout le monde faisait la sieste dehors, et en plus Véro ne montrait pas ses seins…
Je regarde autour de moi, et je comprend que tant que je ne fumerai pas le cigare, je ne pourrai jamais être accepté dans ce club blindé de testostérone, dans lequel même les femmes savent différencier un havane d’une gitane maïs trempé dans le café (encore un don que je n’ai pas).
La mort dans l’âme, je me suis éloigné, pour téléphoner à ma femme et essayer de trouver un peu de réconfort. Alors que je cherchais du réseau en tenant mon téléphone devant moi, j’ai vu que tous les motards s’étaient arrêtés de bouger et me regardaient en souriant, jusqu’à ce que je comprenne qu’ils croyaient que je les photographiais. Je n’ai pas voulu les vexer… j’ai pris la photo.
Quelques minutes après on a redémarré, re-roulé, re-paysage, re-plein de villages mais dans l’autre sens, pause au Macdo de Libourne (pour de vrai cette fois). Et voilà, pile au moment où je me réveillais vraiment, Harley fait son pitch d’au revoir et, d’un commun accord avec le bureau, me désigne volontaire pour le compte rendu.
Bref, belle météo, des bornes mais pas trop, un bon repas, pas d’accidents à déplorer, un beau dimanche de reprise qui restera gravé dans les mémoires…
By ZIPPO
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